La phobie scolaire est un trouble sérieux qui touche 3 à 6 % des enfants. Elle peut se manifester de manière passagère ou persistante. Dans tous les cas, la prise en charge de la phobie scolaire doit être immédiate en raison des impacts majeurs qu’elle peut avoir sur la scolarité et la vie sociale de l’enfant. Elle peut effectivement favoriser l’isolement de l’enfant, l’abandon de l’école, voire le mener vers un état dépressif.
De ce fait, il est essentiel de savoir identifier les signes de la phobie scolaire pour déterminer les solutions à mettre en place.
Qu’est-ce que la phobie scolaire ?
Encore mal comprise par l’entourage, la phobie scolaire est souvent négligée et sous-estimée. Il est pourtant crucial de connaître les symptômes de ce trouble et sa manifestation pour pouvoir venir en aide à l’enfant.
Comment se manifeste la phobie scolaire ?
La phobie scolaire se traduit par le refus d’aller à l’école pour des raisons injustifiées. Un enfant qui en souffre est envahi par une angoisse et une frayeur importantes à l’idée de se rendre en classe.
À l’inverse du décrochage scolaire, la victime de la phobie scolaire ne se désintéresse pas de la scolarité. Son anxiété n’est pas liée à l’idée d’apprendre et de travailler, mais plutôt au milieu scolaire lui-même.
Elle se manifeste généralement le matin, notamment au moment de quitter la maison, ou plus rarement le soir, en anticipant déjà le lendemain.
Vivre cette phobie n’est facile ni pour les enfants, ni pour les parents. Elle engendre une grande souffrance, difficile à surmonter. Chez les plus petits, elle se manifeste par une crise d’angoisse persistante, qui ne prend fin que si l’enfant est sûr de ne pas devoir quitter la maison. Chez les plus grands, elle peut se traduire par une migraine ou un mal de ventre.
Quels sont les symptômes de la phobie scolaire ?
Les signes ne trompent pas, d’autant plus qu’ils ne se manifestent qu’au moment de devoir aller à l’école ! Vous avez donc des raisons de vous inquiéter si votre enfant ne présente aucun comportement antisocial et continue de bien travailler à la maison, mais que le refus de se rendre à l’école persiste.
L’angoisse de l’enfant peut se manifester par des maux de tête ou de ventre, un malaise, une transpiration importante, voire des cris ou des pleurs. L’enfant se calme lorsqu’il a la certitude de ne pas se rendre à l’école. Aller en classe devient une souffrance insupportable pour lui. Il devient alors difficile de le raisonner. L’absentéisme doit également vous alerter.
Y a-t-il un âge plus sensible à la phobie scolaire ?
La phobie scolaire touche aussi bien les garçons que les filles. Et même les meilleurs élèves peuvent en souffrir.
Elle peut également survenir à tout âge. Dans la majorité des cas, elle survient lors de la transition au cycle élémentaire, et au passage au collège. Cependant, elle peut aussi apparaître au moment de franchir le pas vers le lycée ou la fac. Selon les statistiques, 3 % des cas concernent les jeunes de 12 à 19 ans.
Quelles sont les causes à l’origine de la phobie scolaire ?
Si l’enfant garde l’envie d’apprendre à la maison, pourquoi refuse-t-il alors de se rendre à l’école ? Quelles peuvent être les causes de la phobie scolaire ?
Des causes propres à l’enfant
La source de cette anxiété peut venir de l’enfant lui-même. La phobie sociale peut par exemple le pousser à craindre de ne pas être à la hauteur, ou de prendre la parole en public. Envahi par le doute sur ses compétences, et anxieux de ses performances, la crainte constante de rater les examens peut le submerger. Mais la phobie scolaire peut également être due à une angoisse de séparation chez les plus petits.
Une perturbation dans son environnement personnel
Le refus scolaire anxieux peut également être lié à un bouleversement environnemental de l’enfant. Un deuil récent, la séparation des parents, un déménagement sont autant de facteurs qui peuvent expliquer l’angoisse. La fin du confinement risque d’ailleurs d’aggraver cette phobie, notamment à la reprise normale des cours.
Un trouble de l’apprentissage
Un trouble d’apprentissage peut aussi être à l’origine de la phobie scolaire, notamment la dyslexie, les différents troubles « dys » ou encore le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. Le fait d’être le plus jeune de sa classe peut aussi devenir un complexe majeur pour votre enfant et engendrer cette phobie.
Un facteur lié à l’environnement scolaire
La relation avec les enseignants et les camarades de classe est déterminante sur l’intégration scolaire de l’enfant. Si ce dernier est victime de harcèlement, les risques de phobie scolaire sont plus élevés.
Comment détecter l’échec scolaire et aider votre enfant à le surmonter ?
Comment aider votre enfant à surmonter sa phobie scolaire ?
Le soutien des parents est essentiel pour aider l’enfant à surmonter cette dure période. Mais l’école a également un rôle à jouer dans la prise en charge de ce phénomène sérieux, qui affecte l’élève. Alors que faire en cas de phobie scolaire ?
Encourager et favoriser un retour à l’école
Envisager des cours à domicile est la première erreur à éviter, car cela ne ferait que favoriser l’isolement de l’enfant, et amplifier sa peur de se rendre à l’école.
Votre encouragement sera la clé pour le remotiver à reprendre l’école le plus vite possible. Cela évitera un absentéisme prolongé. Pourquoi ne pas discuter avec lui pour chercher à comprendre la cause du problème, et tenter de le raisonner et le rassurer.
Collaborer avec l’enfant, les professeurs et les soignants
Avec l’école et les professionnels de santé, vous pouvez mettre en place un projet d’accueil individualisé ou PAI. Il va déterminer des conditions spécifiques pour assurer la scolarisation de l’enfant le temps que la phobie scolaire disparaisse pour de bon. Il peut s’agir du temps de présence à l’école, des cours que l’enfant a choisi de suivre en classe, ou encore des conditions pour les devoirs et les examens.
Se faire aider par un professionnel
La phobie scolaire n’est pas un caprice, car l’enfant est en souffrance. D’où la nécessité de se faire accompagner par un professionnel pour envisager les accompagnements adaptés. L’intervention d’un pédopsychiatre est souvent requise pour faire évoluer la situation.
Conclusion
Souvent négligée et considérée comme un caprice, la phobie scolaire est un problème sérieux qui doit être traité rapidement. Faute de prise en charge, elle peut engendrer une déscolarisation totale de l’enfant, mais affectera aussi sa vie sociale. La collaboration entre parents, écoles et médecins est la clé pour aider l’enfant à s’en sortir.
Réussir à l’école en renforçant la confiance en soi des enfants